TitrePoétique de l’horreur dans l’épopée et l’historiographie latines
Auteur(s)Aline Estèves
Année de publication2020
CollectionScripta antiqua
Volume127
VilleBordeaux
Isbn9782356133304
ÉditeurAusonius Éditions
NotesA. Estèves : Ancienne élève de l'École Normale Supérieure de Paris, agrégée de Lettres classiques, docteur en littérature latine de l'Université Paris Sorbonne-Paris 4. Actuellement, maître de conférences en latin à l'Université Paul Valéry-Montpellier 3. Rattachée à titre principal au laboratoire EA 4424, Centre de recherches en sciences humaines et sociales (CRISES).
Nb de pages469
Prix30 €
Poids850
DisponibilitéEn stock
4ème de couvertureCe travail vise à reconstituer la vision romaine de l’horreur, au sens d’émotion extrême de peur et de phénomène horrible. L’étude porte sur l’épopée et l’historiographie latines, afin de cerner l’originalité du thème, qui relève normalement de la tragédie, dans deux genres dont il est a priori exclu. La revue des termes désignant la peur permet d’abord d’établir le champ sémantique de l’horreur au sens d’émotion ; s’en extrait l’imaginaire de l’horreur au sens de phénomène, qui s’organise en thèmes et motifs centrés autour des notions de noirceur, de grandeur et de laideur, se partage entre vision péjorative et laudative (horror ad odium/ ad uenerationem) et relève du profane ou du sacré. Sur le plan esthétique, l’horreur pose des problèmes de transposition aux poètes épiques et aux historiens, particulièrement dans le domaine de la violence : pour rendre compte du caractère excessif des violences horribles, ils mobilisent des procédés d’amplification dérogeant aux attendus génériques, l’emphasis, l’euidentia et le tumor. Enfin, l’horreur perturbe l’horizon d’attente du lecteur : la delectatio qu’elle induit allie paradoxalement un goût trivial pour le sensationnel et un plaisir intellectuel de reconnaissance des problématiques de la mimèsis, fonctionnant en aemulatio avec les arts littéraires, plastiques ou scéniques ; l’utilitas qu’elle recèle relève essentiellement du questionnement éthique, puisque l’horror ad uenerationem peut prêter le flanc à la critique, et l’horror ad odium donner lieu au grandissement ambigu du mal. Au final, la notion d’horreur se structure dans les deux genres autour de deux thématiques dont la symbolique interfère : les Enfers et les guerres civiles.