Scripta Antiqua 153
Pratiques du grec dans l’épigraphie de l’Occident
Contextes, origines et pratiques culturelles
Date de parution : 15/03/2022
Scripta Antiqua 189
Aspects du plurilinguisme dans le monde romain
Rome, en exerçant progressivement son imperium sur tout le monde méditerranéen, a connu une tension entre un idéal d’unité, dont le latin est le symbole et l’un des vecteurs, et la multiplicité des langues représentées dans les différentes régions conquises. Le présent ouvrage, fruit d’un colloque organisé à l’Université Paris Nanterre en 2023, illustre différents cas de figure, représentatifs des situations de plurilinguisme et ce dans les différents parties de l’imperium Romanum : Italie proprement dite, Gaule, Afrique du Nord, Égypte, Asie Mineure. Ils sont abordés dans une perspective pluridisciplinaire, sinon interdisciplinaire. On y découvre des pratiques variées liées au contact linguistique, dont hybridation graphique, plurilinguisme et code-switching.
Dans sa quête d’unité dont la langue latine a été le symbole et le vecteur, l’imperium Romanum a été confronté à une hétérogénéité linguistique importante et multiforme. Étudier cette tension entre unité et hétérogénéité impose le recours à la pluridisciplinarité, sinon à l’interdisciplinarité. Sont convoquées au moins la linguistique, sous différents aspects (linguistique historique, sociolinguistique), l’histoire et l’archéologie, souvent fortement liées à la géographie, l’étude des textes, aussi bien littéraires que ceux qui relèvent de l’épigraphie.
Le présent ouvrage, fruit d’un colloque organisé à l’Université Paris Nanterre en 2023, présente des cas de figure aussi variés que complexes. Ceux-ci essaient d’être représentatifs des situations rencontrées dans différentes régions qui ont successivement connu la domination romaine : l’Italie elle-même avec les voisins étrusques et italiques ; la Gaule méridionale au croisement des Gaulois, Ibériques, Grecs et Romains ; la Gaule postérieure à la conquête avec son site emblématique d’Alésia ; l’Afrique du Nord où la conquête romaine se superpose aux conquêtes antérieures, laissant émerger les traces d’un substrat libyque – situation qui se retrouve en Orient pour les territoires passés successivement sous domination perse et grecque, mais aussi en Égypte.
Les relations de domination ont une expression linguistique : si le latin est effectivement la langue qu’impose le dominant dans le périmètre de son découpage administratif (les provinces), on en trouve également des échos dans les usages internes des communautés intégrées dans l’espace romain : hybridations graphiques, plurilinguisme entraînant l’usage du code-switching, voire l’adoption de l’onomastique romaine. Le contact linguistique s’accompagne aussi de transferts culturels perceptibles dans différents autres domaines : littéraire certes, mais aussi juridique ou religieux.
Malgré son idéal d’unité, le latin lui-même est multiforme, si bien que ses variations ont abouti à la genèse de langues multiples.
Bortolussi Bernard est Maître de conférences de linguistique latine, Université Paris Nanterre.
Wolff Étienne est Professeur de littérature latine, Université Paris Nanterre.
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