Barzan. II, Le sanctuaire au temple circulaire ("Moulin-du-Fâ") : tradition celtique et influences gréco-romaines
Barzan. II, Le sanctuaire au temple circulaire ("Moulin-du-Fâ") : tradition celtique et influences gréco-romaines

Mémoires 24

Barzan. II, Le sanctuaire au temple circulaire ("Moulin-du-Fâ") : tradition celtique et influences gréco-romaines

Pierre Aupert

En appendice, choix de documents. - Résumé en français et en anglais
50,00 € TTC
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Le temple du « Moulin du Fâ » figure sur les cartes depuis le début du XVIIIe s. et fait l'objet de fouilles depuis celui du XXe. Grâce aux les photos aériennes de J. Dassié de 1976, on sait qu'il est installé en bordure d'une vaste agglomération. Mais la fouille de P. Aupert, relayé par K. Robin, a provoqué deux surprises : l'occupation du site remonte au moins au Ve s. avant notre ère, ce qui en fait l'un des plus anciens de la région, et le sanctuaire a conservé son aspect celtique, avec sa vaste cour entourée d'un fossé et ses constructions en bois, beaucoup plus longtemps sous l'Empire romain que les autres lieux sacrés d'avant la conquête césarienne. Ce n'est en effet que sous Hadrien, dans les années 130, qu'on le remblaie et que l'on y édifie l'imposant temple à cella et péristyle circulaires que l'on y voit aujourd'hui, très probablement en l'honneur d'un Mars considéré plus comme protecteur de la communauté locale que comme dieu de la guerre romain. Ce conservatisme religieux a laissé des traces dans les rites, avec la poursuite de la tenue de banquets. Il en a laissé surtout dans l'architecture, que quelques éléments nous permettent de reconstituer à quelques détails près : ce sont les fosses qui s'ouvrent dans le sol de la cella et la surélévation de celle-ci par rapport à la colonnade périphérique. En revanche, les architectures grecque et romaine ont inspiré tout le reste : c'est une tholos grecque, avec des colonnes corinthiennes, que l'on a installée sur un podium romain et pourvue d'un porche monumental, comparable à celui du Panthéon de Rome. Une recherche attentive montre aussi que le concepteur de l'ouvrage a été formé aux meilleures écoles, qu'il connaissait la mathématique grecque autant que les audaces des architectes romains. Plus grand que la Tour de Vésone, son parallèle le plus proche, le temple santon de Barzan illustre sans doute la rivalité de la capitale régionale, Saintes, avec la Périgueux des Pétrucores, voire avec Bordeaux. Il témoigne surtout de l'ambition d'un riche notable saintais, soucieux de s'illustrer, comme de justifier et d'affermir sa position dans les hautes sphères politiques de l'Empire. 

01/01/2010
volume
24
Pages
470
Langue