Autoreprésentations et représentations culturelles en Europe
Autoreprésentations et représentations culturelles en Europe

Nemesis 2

Autoreprésentations et représentations culturelles en Europe

Symbolisme et expression de l’idéologie dans les sociétés de l’âge du Fer de l’Europe tempérée

Veronica Cicolani & Gelu Florea (dir.)

La sphère des symboles protohistoriques est aussi complexe que celle du matériel, mais bien plus difficile à appréhender par l’archéologie. De l’Atlantique à la Mer Noire, on observe de nombreux traits communs au sein des communautés de l’âge du Fer comme par exemple la dimension symbolique de l’architecture (défensive, sacrée et parfois même vernaculaire), celle qui se cache derrière le langage artistique (sémiologie des décors et ornements) ou qui apparaît plus clairement dans les sources écrites. Ce thème, qui relève de l’expression de l’idéologie (les religions et les rituels, l’univers des symboles de la guerre et du pouvoir, le culte des ancêtres fondateurs etc.) à travers ses manifestations matérielles et immatérielles, est de plus en plus privilégié par les protohistoriens en Europe. Le deuxième workshop Nemesis qui a pris place à Cluj-Napoca en Roumanie en 2023 a voulu se pencher sur ce dossier en examinant les manifestations matérielles liées à des actes symboliques et idéologiques pouvant relever de différentes formes de pratiques tantôt individuelles ou communautaires (sacrifices, dépôts, iconographie, images et signes de pouvoir ou de statut social, architecture monumentale). L’objectif a été de déterminer un possible espace de représentation symbolique commun entre l’Ouest (domaines celtique et méditerranéen) et l’Est (l’espace thrace, dace et celui des steppes), ou bien d’identifier les plus importantes différences entre les diverses communautés. 

Trois approches majeures ont été privilégiées couvrant un vaste champ d’enquête : de l’expression ostentatoire du pouvoir aux forme des représentation et autoreprésentation individuelle en passant par une analyse sémiologique des productions matérielles et de leur usage plus au moins codifié. En effet, résultat des choix individuels et/ou des conventions collectives, les expressions matérielles du pouvoir/statut des vivants comme des défunts portent souvent sur une légitimation sociale aboutissant à la possibilité de distinguer, d’une façon plus au moins aisée, les différents rôles joués par les individus au sein de leurs communautés : guerriers, commerçants, élites, artisans. Mais, cette légitimation sociale peut également être mise en exergue par une analyse plus fine de l’art mobilier qu’il s’agisse de décors des céramiques, des ornements et parures, ou bien, des armes où à l’élément esthétique et fonctionnel se joint souvent la volonté de transmettre un message visuel plus ou moins codifié relativement au statut, aux croyances, aux identités, aux genres etc.Enfin à l’échelle plus vastes des communautés protohistoriques et leur territoires le choix d’étaler d’une manière ostentatoire ou pas richesse, pouvoir et/ou appartenance culturelle voir l’organisation politique de la communauté peut également se lire à travers l’architecture qui marque d’une façon pérenne le sol occupé. L’édification de remparts, de sanctuaires et d’autres édifices publics, ou bien l’aménagement de places et d’espaces ouverts destinés aux manifestations collectives comme les rassemblements, les festins, les réunions publiques sont autant d’indice indirects permettant de percevoir la complexité de l’organisation sociale et politiques des sociétés anciennes en Europe.

07/06/2024

Fiche technique

Langue
fr ; en

Références spécifiques

ISBN
978-2-35613-555-1