Scripta Antiqua 125
Historiens et érudits à leur écritoire
Les œuvres monumentales à Rome entre République et Principat
Date de parution : 03/01/2020
Scripta Antiqua 137
“Tibère se livrait à des débauches sur l’île de Capri”, “Néron a mis le feu à Rome”, “Vitellius ne pensait qu’à manger” : ces affirmations sont fausses, mais représentent souvent ce que le grand public a retenu de ces empereurs. Elles sont en effet le résultat d’un processus narratif mis en oeuvre dès le Ier siècle de notre ère, qu’une comparaison entre les historiens romains Tacite et Suétone permet de mettre en évidence. Comment se sont constitués ces premiers récits des débuts du Principat ? Quels en étaient les enjeux méthodologiques et narratifs pour leurs auteurs ? Qu’en attendait leur public ?
Voilà quelques-unes des questions abordées par ce livre.
Il n’est pas toujours facile, pour les chercheurs et chercheuses comme pour les étudiant.e.s en Histoire ou Littérature antique, d’avoir accès aux préambules à l’élaboration d’un texte. La frustration qui en résulte est d’autant plus grande dans le cas de l’historiographie, où nous savons qu’un vaste travail de collecte, sélection et réappropriation des sources a présidé à la rédaction des œuvres qui nous sont parvenues.
C’est à ces ‟coulisses” que cet ouvrage essaie d’accéder, par le moyen d’une comparaison originale et systématique de deux historiens romains contemporains, Tacite et Suétone. Abordées sur un pied d’égalité en ce qui concerne la démarche historiographique, leurs œuvres permettent en effet de lever une partie du voile sur ce qui relève, dans leur contenu, de l’influence des auteurs précédents ou de choix personnels, mais aussi des attentes du public du IIe siècle lorsqu’il s’agissait d’écrire sur les premiers empereurs.
Sont dès lors étudiés d’un point de vue historiographique des épisodes aussi fameux que le séjour de Tibère à Capri ou l’incendie de Rome en 64, et abordés des thèmes comme la présence visible des deux auteurs dans leur texte, celle de leurs sources, la question des motifs repris et développés ou encore le rapport à la tradition antérieure sur les Julio-Claudiens et les trois ‟empereurs éphémères” qui succédèrent à Néron. Une meilleure connaissance du rapport des Romains à l’écriture de l’histoire et au passé devient ainsi également possible.
Sur le même sujet
Scripta Antiqua 125
Les œuvres monumentales à Rome entre République et Principat
Date de parution : 03/01/2020
Scripta Antiqua 172
Date de parution : 12/12/2023
Scripta Antiqua 76
Date de parution : 30/11/2
Scripta Antiqua 11
Date de parution : 01/01/2004