Mémoires 37
La guerre et ses traces. Conflits et sociétés en Hispanie à l’époque de la conquête romaine (IIIe-Ier s. a.C.)
Date de parution : 01/01/2014
Scripta Antiqua 179
Réalités et représentations culturelles (Ier siècle a.C.-IIIe siècle p.C.)
Cet ouvrage remet à sa juste place l’utilisation des projectiles par les armées romaines à la faveur des évolutions tactiques des Ier siècle a.C.-IIIe siècle p.C. tout en soulignant le regard complexe et ambigu que les Romains portaient sur ce type de combat.
Les textes antiques nous ont fait connaître des figures célèbres de soldats ayant combattu pour Rome à la fin de la République et sous le Haut-Empire : archers crétois et syriens, frondeurs des Baléares, lanceurs de javelots maures ou encore archers montés palmyréniens. Leur rôle parfois stéréotypé dans certains récits guerriers a longtemps conduit les historiens à croire que le combat de loin, qui se mène avec des projectiles comme les flèches, les balles de fronde, les javelots ou les pierres, était avant tout le fait de peuples étrangers ou de certains auxiliaires et que les Romains, maîtres du combat à l’épée, ne portaient pas beaucoup d’intérêt à cette façon de combattre. On a même pensé que les Romains, en dignes héritiers des Grecs de l’époque classique, méprisaient les armes de jet et considéraient les soldats qui les utilisaient comme des combattants au rôle mineur. Une telle approche est aujourd’hui dépassée.
L’étude des nombreuses sources indique en effet que les projectiles étaient des armes largement utilisées dans la guerre romaine. Utiles, voire indispensables dans certaines circonstances, les projectiles ont vu leur place se renforcer, notamment à la faveur des évolutions tactiques qui ont affecté les armées romaines entre le Ier siècle a.C. et le IIIe siècle p.C. La prééminence du combat au corps-à-corps, constitutif de l’identité militaire romaine, n’a toutefois été jamais remise en cause. En cela les Romains portaient sur le combat de loin un regard complexe et ambigu : associant souvent cette façon de combattre à des peuples comme les Parthes, considérés comme opposés en tout point à leur art de la guerre, ils ont aussi reconnu la valeur militaire des soldats qui ont combattu avec des projectiles et dont les compétences et le savoir-faire participaient aussi du succès des armées romaines. Ainsi, l’histoire du combat de loin dans la guerre romaine est celle d’une intégration et d’une reconnaissance progressives.
Agrégé d’histoire et docteur en histoire romaine de l’université Paul-Valéry Montpellier 3, Benoît Lefebvre étudie l’histoire militaire romaine et s’intéresse également à l’histoire des relations politiques, militaires et culturelles entre les Romains et les Parthes.
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