Scripta Antiqua 92
Les confiscations, le pouvoir et Rome de la fin de la République à la mort de Néron
Date de parution : 31/10/2016
Scripta Antiqua 152
L’impôt étranger était détesté en Judée, paraît-il, par un peuple fier de participer de ses biens au culte du temple de Jérusalem. Cette idée, très répandue dans l’historiographie, vient en effet des sources antiques, mais est-elle historique ? En explorant des sources variées et des découvertes récentes (textes de la tradition littéraire, manuscrits de la mer Morte, monnaies, inscriptions, vestiges archéologiques) et en s’appuyant sur une méthodologie transdisciplinaire (sociologie, psychologie sociale, droit fiscal), cet ouvrage prétend replacer la fiscalité en Judée hellénistique et romaine dans l’histoire politique de cette région. Comme l’impôt est une manifestation de la souveraineté, certains groupes se demandent s’il est permis de payer tribut à un maître étranger en plus de l’offrande obligatoire versée à Dieu. Mais cette doctrine est protéiforme, variable selon les milieux, évolutive selon les conjonctures, tantôt visible et tantôt invisible en fonction des aléas de l’histoire. Plus encore, loin d’être consubstantielle au judaïsme, cette doctrine est le fruit d’une instrumentalisation politique, un outil rhétorique brandi pour motiver le peuple à l’insoumission. Apparue à l’époque des Maccabées, elle est récupérée sous des formes plus ou moins radicalisées par divers partis d’époque romaine. Pourtant, on ne la repère nulle part au-delà des discours : même les plus hostiles au tribut lèvent des impôts sitôt qu’ils se trouvent au pouvoir, souvent en reprenant l’ancien tribut à leur profit. En confrontant cette omniprésence de la contestation antifiscale dans les discours, à la réalité de l’impôt sur la période, cet ouvrage révèle la distance entre la politique et la vie concrète et incite à revoir avec prudence divers élément souvent admis sans réserve : ainsi, que l’impôt tributaire était oppressif, que la population s’est appauvrie du fait de l’exploitation étrangère des ressources, ou encore que les maîtres de la région n’ont visé que leurs intérêts au détriment du consentement des contribuables.
Sur le même sujet
Scripta Antiqua 92
Date de parution : 31/10/2016
Scripta Antiqua 5
Date de parution : 01/01/2003
Scripta Antiqua 87
Date de parution : 15/06/2016
Scripta Antiqua 136
Qu’est ce qui faisait qu’un homme politique romain était cru ? Ni la vérité de ce qu’il avançait, ni la haute tenue de ses propos. Mais ce qu’on appelait l’auctoritas. Une qualité personnelle fondé...
Date de parution : 01/01/2020