À Rome, l’idéal de la femme était celui de la perfectissima femina, “la plus parfaite des femmes”, celle qui décrit Sénèque à travers sa tante Helvia, qui fut l’épouse d’un seul homme, qui vécut toujours dans la discrétion de son foyer et sui risqua sa vie pour sauver la dépouille de son mari. Ce sont donc les vertus domestiques qui faisaient des matrones romaines des femmes d’excellence, tandis que les affaires publiques étaient réservées aux hommes qui géraient les cités et l’Empire. Or, la péninsule Ibérique offre à cette règle sociale une remarquable série d’exceptions. Là, malgré leur exclusion théorique de toute responsabilité politique, certaines dames, celles de l’élite au sens large, ont occupé la sphère publique pendant les deux premiers siècles et demi de notre ère. En dehors de toute revendication, elles ont joué un rôle de premier plan comme actrices d’une vie privée qui devait s’exposer au grand jour, parce que la famille était devenue l’un des piliers de la reconnaissance publique des hommes. Même si elles n’ont eu qu’un prestige par procuration, elles ont su par là entrer sans l’Histoire, la leur, celle que raconte ce livre.
La mémoire culturelle des guerres de Rome dans la péninsule Ibérique (fin du IIIe s. a.C.-début du Ve s. p.C.)
Deux fois primé, ce livre explore l’histoire mémorielle des guerres menées par Rome en Hispanie. Au gré des récits diffusés par les témoins des faits puis repris et transformés par les orateurs, le...
« Pour éviter que la ville soit défigurée par des ruines ». C’est ainsi que le juriste romain Ulpien justifie de ne pas démolir des édifices illégalement construits par des particuliers sur sol pu...