Scripta Antiqua 143
Dépenser/dévorer dans le monde gréco-romain
Antoine et Cléopâtre firent un jour un pari : qui offrirait à l’autre le festin le plus dispendieux, le plus extravagant ? Cléopâtre emporta la victoire en jetant une perle d’un prix inestimable dans une coupe de vinaigre, qu’elle vida d’un seul trait. Racontée par Pline l’Ancien, l’anecdote souligne le lien étroit qui unit, en Grèce comme à Rome, l’idée de dépense à celle de dévoration : c’est à travers la nourriture que l’opulence prend forme et se donne en spectacle ; corrélativement, l’annihilation d’une richesse se conçoit d’instinct comme une ingestion. Gloutonnerie et prodigalité forment un couple en miroir, qui a lui-même permis de penser toute une série de comportements marqués du signe de l’excès : tyrannie, débauche, cupidité, bavardage. Pour autant, le discours antique est complexe, ambivalent : dans la Grèce hellénistique, comme dans le monde romain, dépense ostentatoire, luxe alimentaire et exercice du pouvoir sont indissociables. Les études réunies dans ce volume étudient cette contiguïté des normes économique et alimentaire dans l’imaginaire des Anciens, et la façon dont elles s’entrecroisent dans les discours politique, éthique, médical ou rhétorique des époques hellénistique et impériale.
- volume
- 143
- Pages
- 287
- Langue
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